Le 23 mars 2024 à Paris.
Le diagnostic succombe à des effets de mode. Les étiquettes HPI (haut potentiel intellectuel), TDAH (trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité) et TDI (trouble dissociatifs de l'identité) sont par exemple brandies par de nombreuses personnes.
Les cliniciens ont fréquemment affaire à des êtres en souffrance qui demandent voire exigent un diagnostic à poser sur leurs symptômes, qu'ils soient psychiques, corporels et/ou organiques.
Cela peut être utilisé pour attendre une solution de la part de l'autre, soit de l'extérieur, sans avoir à prendre en charge soi-même sa souffrance. Pourtant, en psychothérapie et en psychanalyse, il apparaît qu'un diagnostic n'aide pas la personne souffrante.
Bien au contraire, cela nourrit la résistance et inscrit l'être dans sa souffrance. Il est d'autant plus compliqué pour les personnes embrassant leur diagnostic de se séparer de ce qui les fait souffrir. En effet, l'étiquette diagnostique peut coller l'être à ses symptômes, rendant plus compliquée l'avancée du traitement.
Contrairement à la médecine, la pose du diagnostic n'est pas prioritaire en psychanalyse : c'est le symptôme qui compte lors de l'entrée en psychothérapie, soit ce qui fait souffrir la personne qui consulte, et qui n'équivaut pas à un diagnostic.
Quels sont les enjeux liés à la demande où à l'annonce d'un diagnostic ?
Comment la médecine et la psychanalyse peuvent-elles travailler en partenariat ?
Quelles sont les distinctions en matière d'usage du diagnostic ?